un objet familier, moi, qu'on essuie
avec un torchon humide, le dimanche
en prison, à la gare, à l'aéroport je somnole
plus de désirs, la comédie est finie
les yeux baissés, aux poignées je m'accroche
ô vie, maigres cuisses, leur lueur, le cactus humecté
s'agite et bouge sous ta paume assoupie, la langueur
des seins chauds, les tétins en soie, telles balles endormies
des nuages de tes cheveux épars, gris, le long du chemin
du Styx dans une bucolique fatiguée, ton front ovale
éblouit, se lève et se couche, un aveugle temps veule –
de l'objet familier, le rêve entre les dents
la paume gelée, transpersée par des balles ou des stigmates
la douceur de poussière sur les globes éclatés
Fabijoniškės, 2003.VII.21-25
Braziūnas, Vladas. Grandes sont les nuits / Traduit du lituanien par Genovaitė Dručkutė, Asta Uosytė-Būčienė et Marc Fontana. – Paris: L'Harmattan, 2007. – P. 39. – (Levée d'ancre).