la blanche étreinte de la nuit
le noir baiser du jour
le reniement troisième de celui
qui n'était qu'une pierre
la soupe aux pois de ma mère-grand
épaisse comme la brume de Londres
jusqu'à l'an cinquante-six
où l'on a fini le charbon
rien que la Grande Puanteur
et quelle, pleins d'odeurs
les paniers du potager
du couvent des bénédictines
comme se fanent fleurs et feuilles
carottes et femmes se rétrécissent
et se cristallisent en pierres précieuses
dans la mémoire ou dans la bile
Middlebury, 2000.V.21–22
Braziūnas, Vladas. Grandes sont les nuits / Traduit du lituanien par Genovaitė Dručkutė, Asta Uosytė-Būčienė et Marc Fontana. – Paris: L'Harmattan, 2007. – P. 33. – (Levée d'ancre).